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La Part des autres
9 mai 2008

"Le coup de bluff de Christian Pees"

pees Dans un article du journal "Sud Ouest" en date du 5 mai, Christian Pees, président de la coopérative agricole Euralis, déclare que l'environnement doit passer après l'économie. C'est selon lui le sens du développement durable. En fait, il a raison! C'’est la vision que partage nos dirigeants et l'intelligentsia "chienne de garde". Il faut préserver l’environnement pour autant qu’il ne nuise pas au progrès et surtout à l‘économie...
Aussi, dans son entreprise de séduction sensée  rassurer le «consommateur » pour justifier l'agriculture intensive d'OGM, le choix des mots de Pees est insidieusement pragmatique. Ainsi, nous sert-il son sempiternel argument du "nourrir le monde" mais ne parle jamais d'agrobusiness et, dans son propos qui sème la confusion, l'agriculteur redevient  "paysan". Ce qui nous renvoie à un imaginaire collectif, un autre temps (la chose n’a t-elle jamais vraiment existait auparavant?): une agriculture vivrière à visage humain et à dimension naturelle.

C’est pourtant une vision de l’agriculture qui, malgré ses déclarations pompeuses, n’est pas la sienne. En plus, il nous sert du : j'ai un meilleur rendement avec mes graines achetées à Monsanto... Faites comme moi les copains paysans! (mais bien entendu si j'achète des graines Monsanto cela n'a rien à voir avec le fait que ce monstre d'entreprise possède (selon Greenpeace) 10 % des parts de la coopérative que je dirige ...)

En fait, de tout cela, je retiendrai qu'une seule chose: Pees fait dans la provocation. Car pourquoi cette interview faussement sulfureuse intitulée "Trop c'est trop" alors que le 13 mai à l'Assemblée, la loi OGM va être adoptée autorisant leur culture en plein champ sans aucun garde fou, l’amendement Chassaigne ayant été liquidé. Soit tout ce que veut Monsieur Pees!!! Ainsi, aucune distance de sécurité ne sera établie entre parcelle OGM et non-OGM puisque la contamination, de l’aveu des rapporteurs, semble inéluctable... Le seul critère qui sera retenu sera celui du seuil de tolérance de la présence d'OGM dans les produits bio à hauteur de 0,9% conformément aux directives européennes. Pour une fois que "les paysans" ingrats d'Euralis s'entendent avec Bruxelles... Non mais de quoi se plaint t-on ? ? ?

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